Black History Month​

C’est l’histoire d’un monde scindé par l’esclavage. Il y a dans le monde ceux qui dominent et ceux qui sont dominés. Il y a cette différence qu’est la couleur de peau. De la différence naît l’asservissement des uns et le pouvoir des autres. Il  y a ceux qui savent faire fructifier leur intérêt économique, social et politique. Il y a cette histoire vieille de 5 siècles qui va transformer notre vision du monde et sa réalité. Esclaves hier, aujourd’hui présentés comme criminels !
Certains êtres humains sont plus humains que d’autres
Certains êtres humains sont plus humains que d’autres. Orwell dirait même plus, certains sont plus égaux que d’autres. Esclavage, les femmes noires, de la soumission à la protestation. Des femmes noires, à la naissance d’une révolte. L’esclavage, un héritage forcé transmis par les mères, se heurte à la résistance des femmes.
Dans le code noir, les pères n’ont aucun droit et les femmes sont traitées aussi violemment que les hommes. Elles ne sont pas traitées comme des êtres humains, mais de la marchandise. Elles sont mises à l’épreuve dans les champs de coton, mais aussi utilisées comme esclaves domestiques et sexuelles. C’est là une triple condamnation.
Cependant, les femmes résistent. Certaines refusant de se soumettre à la transmission forcée de cet héritage, préfèrent la voie de l’avortement ou de l’infanticide. Des femmes leaders ont vu le jour. Elles ont organisé des insurrections, des évasions et des révoltes pour être libre. Là où la douleur, le mépris et la soumission sont omniprésents, des femmes se tiennent debout afin d’y mettre fin.
Une émission radio pour ne pas oublier​
Une émission radio sur la mémoire de l’esclavage et la place des femmes dans les résistances réalisée et animée par les élèves de TG3 du lycée Suger sous la direction des journalistes du Collectif d’Ailleurs et d’Ici News.
Au micro, Réjane Ereau, co-autrice de l’ouvrage “Mémoire de l’esclavage 20 ans après la loi Taubira” et Souria Adèle de la Compagnie Man Lala, actrice interpète des “Mémoires de Mary Prince”, jeune esclave antillaise qui a fait oeuvre de résistance.
Mary Prince, une oeuvre de résistance
Mary prince des champs aux livres. Une jeune esclave Noire des Bermudes. Vendue à l’age de 12 ans. Puis revendue de maître en maître. Jusqu’en Angleterre. Enchaînée, esclave de maison, son désir de liberté ne cesse de croître. En même temps que sa conscience s’ouvre au monde, sa confiance s’éveille au monde. Croire en elle. Ce désir de liberté qui la guide. Retrouver son mari aux Antilles. S’affranchir.
Elle sollicite l’aide d’un avocat afin de retrouver sa liberté. Il  laissera trace de ses mémoires dans un récit publié en 1831, à Londres, sous le titre des « Mémoires de Mary Prince, jeune esclave Antillaise ».
Mary Prince, une femme qui a su faire porter sa voix par delà l’Histoire. Une femme dont l’histoire fait résonner celle de toutes les femmes en lutte pour s’affranchir et résister.
Mémoire de l’esclavage​
C’est ainsi, que la mémoire de l’esclavage s’est imprégnée dans notre société. Depuis le 15ème siècle les noirs sont déportés d’Afrique tels du bétail afin d’être acheminés par les Européens et les sahéliens (esclavage Arabe jusqu’au 19ème siècle) vers les Etats Unis. Ce cercle vicieux que l’on n’a pas su ne briser commence en 1863 avec l’abolition de l’esclavage par Abraham Lincoln. Il a signé le 13e amendement. Cet amendement devait mettre fin à 500 ans d’esclavage.
Malheureusement 1863 est en réalité le début de la stigmatisation, la criminalisation et l’emprisonnement de la population noire en Amérique. En effet, l’économie s’étant effondré avec l’abolition de l’esclavage, le gouvernement légalise l’exploitation des prisonniers pour relancer l’économie. Une main d’œuvre exploitée, une population stigmatisée et criminalisée, on condamne la communauté Afro-Américaine derrière les barreaux. 1 noir sur 4 ira en prison au cours de sa vie. L’Histoire est ainsi gravée. Comment l’arrêter ?
Les minorités ethniques comme les noirs sont toujours discriminées au quotidien par la société. Georges Floyd a été assassiné en 2020 par des policiers blancs aux Etats-Unis, sans raison. Il était noir.
Ne pas reproduire les erreurs commises par le passé passe par la reconnaissance des horreurs commises (par le passé). Se libérer des stéréotypes se renseigner sur l’Histoire et accorder de la visibilité aux témoignages, ainsi qu’aux activistes contemporains. Voilà notre message aujourd’hui. N’oublions pas pour réparer et réécrire cette longue histoire de la violence qui se répète encore aujourd’hui.
​Merci !
Un grand merci aux équipes journalistiques du Collectif d’Ailleurs et d’Ici News. Merci à Marc Sheb Sun, auteur et éditorialiste de l’ouvrage « mémoire de l’esclavage 20 ans après la loi Taubira ». Un ouvrage que je vous recommande et qui éclaire la question de l’esclavage à travers les récits de ceux qui l’on vécu. Ensemble les journalistes de d’Ailleurs et d’Ici News ont contribué à réécrire l’Histoire sous un autre angle en sortant de l’ombre les récits censurés du passé.
Nous remercions également chaleureusement Ryad Mahouche, journaliste pour BFM, le New-York Times de nous avoir initié aux techniques de réalisation radiophonique et d’interview. Nous vous recommandons d’aller jeter un coup d’oreille sur son tout dernier projet de podcast Frixion.
Merci à Réjane Ereau, autrice, journaliste et documentariste d’être venu éclairer sur ce plateau la question de la place des femmes dans les résistances. Réjane Ereau a consacré une partie de ses derniers travaux à mettre en lumière la parole des femmes et notamment des mères à travers l’ouvrage « Post-Partum ».
Merci à Florian Dacheux, reporter et rédacteur pour la presse mag et digitale. Coordinateur éditorial pour le média d’Ailleurs et d’Ici News.
Et un merci tout particulier à Souria Adèle de la Compagnie ManLaLa qui est venue donner de la voix aux Mémoires de Mary Prince, jeune esclave antillaise sur scène ici au lycée Suger.
Nous n’oublions pas de remercier la fondation Mémoire de l’Esclavage qui finance de nombreux projets dans le but de valoriser les échanges culturels, artistiques et humains issus de cette histoire de l’esclavage. Nous les remercions de leur confiance et de nous avoir permis de monter ce projet radiophonique.