(compte twitter Aurélie Gigot)

Du 12 au 16 octobre a eu lieu la Semaine Africaine au Lycée Suger,  montée dans le cadre de la 23ème édition du festival Villes des Musiques du Monde. Une édition « douce France » du festival qui nous propose un voyage musical, cinématographique et artistique. Afrobeat music, wax and radio, l’Afrique à portée de main.

Une caravane radiophonique

Traversée de l’Afrique à la fois musicale, artistique, cinématographique, historique et géo-politique. Les élèves du lycée Suger nous ont offert au micro de leur radio une belle semaine Africaine avec toute une série d’ émissions dédiées à la rencontre de l’Afrique d’hier et d’aujourd’hui. Au micro les classes de 2MRCU, 2nde 3, 1ère 5 et Tale Spé Anglais. En régie, les BTS son 2. Les Bac Pro photo derrières leurs appareils photos. Une mécanique Suger bien orchestrée pour conduire cette symphonie Africaine.

(Le journaliste Soro Solo, spécialiste de la question Africaine, le réalisateur François Bergeron et l’artiste Touareg Hamawassa au micro des 1ère5).

Symphonie à la fois historique et géographique pour comprendre à la lumière du passé et des décolonisations les enjeux de l’Afrique d’aujourd’hui. Karim Miské, écrivain réalisateur de la trilogie « Décolonisation »  est venu raconter en 3 temps l’Afrique d’hier et d’aujourd’hui, remontant le fil de l’histoire de « l’apprentissage » (épisode 1), en passant par « la libération » (épisode 2) pour affirmer dans le 3ème épisode que « le monde est à nous » au micro de la classe de 1ère 5.

Des voyages…

Les artistes de cette semaine Africaine nous ont emmené en voyage tout au long de la semaine. Nous avons suivi avec les journalistes François Bensignor et Soro Solo la caravane musicale du festival Villes des Musiques du Monde qui nous a conduit du temple de l’Afrobeat de Fela Kuti, à Lagos au Nigéria, jusqu’au fin fond du désert avec l’artiste touareg Hamawassa qui a rendu un très bel hommage sur scène à Abdallah Ag Oumbadougou, père de la rébellion Touarègue qui a milité pour l’union et la paix des peuples.

Pour Fela Kuti, the king of Afrobeat music, the first self-proclaimed Black president of Nigeria, comme pour Abdallah Ag Oumbadougou, la musique a été une arme, pour chanter l’union, la rébellion.

Au Shrine, direction Lagos, Nigéria

Pour rendre hommage à Féla, Fémi Kuti nous a invité à découvrir le temple de l’Afrobeat, le Shrine, avec le film de Raphaël Fridmann « Fémi Live at the new Shrine ». Nous avons accueilli sur scène à Suger pour un hommage à Fela Kuti, l’un de ses musiciens Cheif Udoh Essiet, du groupe Ghetto Blaster, pour une première escale highlife. A voir en cliquant sur le lien ci-dessous :

(Le film « Fémi Live at the New Shrine » de Raphaël Fridmann à visionner sur le site MK2 https://www.troiscouleurs.fr/le-festival-a-la-maison/le-film-du-soir-femi-kuti-live-at-the-shrine-de-raphael-frydman-sur-mk2-curiosity/).

Burkina Faso, le pays des hommes et des femmes intègres

Nous avons fait escale au Burkina, avec la chanteuse Kandy Guira, l’Amazone Faso, pour rendre hommage à un autre combat, celui de la femme. Ont accompagné cet hommage l’écrivaine Libanaise féministe Evelyne Accad, professeur émérite de l’université de l’Illinois et Cheryl Toman, professeur de littérature féministe Africaine de l’Université d’Alabama. Une rencontre littéraire et musicale anglophone pilotée par la classe de Tale Spé Anglais au micro. Sur scène, Kandy Guira, voix de l’émancipation de la femme au Burkina pour un concert au féminin. Ensemble nous avons chanté et célébré les femmes du monde. Un petit aperçu ci-dessous :

Evasion désert…

Et pour finir ce voyage, notre caravane nous a conduit jusqu’au désert, au rythme des tindé, au son de l’imzad et en dégustant les 3 thés. Notre Azalai s’est arrêtée à Arlit au Niger. Arlit, non loin d’Agadez et longtemps traversée par les caravanes de sel, d’épices, d’encens, est devenu le berceau d’Areva, traversée par une route de goudron aujourd’hui et des caravanes de camions. C’est la ville native de l’artiste Hamawassa qui a vu se sédentariser son peuple et qui reprend le flambeau de son oncle Abdallah, père de la rébellion touarègue, pour défendre le peuple des hommes libres, Amassakoul, les hommes du désert. Il est venu du Niger avec son chèche d’indigo qu’il porte dignement tel un guerrier nomade armé de sa guitare pour chanter la liberté de son peuple.  Evasion désert en cliquant ici :

François Bergeron, le réalisateur du documentaire « Désert Rebel » qu’il consacre aux Ishumars, les rockeurs du désert, nous a embarqué à bord de son 4×4 pour rencontrer Abdallah et les artistes du collectif Désert Rebel, Hamawassa, Guizmo de Tryo, Amazigh Kiteb de Gnawa Diffusion, Immotep…

Pour un petit aperçu de ce qui s’est écrit tout au long de cette caravane du désert, filé, cousu et tissé, voici un extrait de la chronique portrait d’Abdallah Ag Oumbadougou écrite par la classe de 1ère 5 :

Si ce portrait était un alphabet il commencerait par A comme Abdallah.

B comme balle. Une balle plantée à côté du cœur.

C comme combat.

D comme désert parfois rebelle.

E comme évasion.

F comme France ou Abdallah a fait ses premières tournée pour faire résonner la voix de son peuple en concert.

G comme guitare. Abdallah a eu sa première guitare à 16 ans et a commencé à écrire pour son peuple.

H comme horizon ce même horizon qui abrite de tous les peuples et qui nous invite à l’Union.

I comme immohagh les hommes libres comme ingall ou Abdallah est né.

J comme jeunesse rebelle.

K comme Kalash. Abdallah était l’homme Kalash.

L comme la Libye et les camps d’entraînement ou Abdallah s est armée et entraîné avant de lancer la rébellion.

M comme munitions. Abdallah tient d’une main la kalachnikov et des caisses de munitions bien décidé à défendre son peuple. Et de l’autre sa guitare et un ampli. Il n’a jamais arrêté de composer durant cette période.

N comme Niger ou Abdallah a vécu avec les siens.

O comme l’or que l’on trouve dans le désert au frontière du Niger et qui est source de conflit.

P comme père de la rébellion touarègue. Abdallah a été la voix de son peuple.

Q comme quête de la liberté et du désert qu’il a traversé du Mali jusqu’à la Libye pour sauver son peuple.

R comme rébellion. En mai 1990 des civils Touareg sont massacrés par le gouvernement nigérien. De la commence la deuxième rébellion touarègue. Celle-ci était inévitable.

S comme sable. Ce vent de sable qui s’infiltre partout.

T comme tagoulmoust celui qu Abdallah a toujours porté dignement comme un guerrier.

U comme unité du peuple touareg. Le slogan de la rébellion qu’Abdallah scande dans toutes ses chansons.

V comme voyage. C’est le voyage de toute la troupe de désert rebel avec Farid Merabet et le réalisateur François Bergeron. Tous ensemble avec Hama Bilalan, Guizmo, Amazigh Kiteb, Mano Solo, ils décident d’aller voyager dans plusieurs pays tels que l’Algérie le Mali la Libye le Maroc l’Europe pour chanter la rébellion.

W comme welcome pour la relève Hamawassa.

X comme Malcom X, un autre militant.

Y comme Yallah !

Enfin Z comme Zozodinga, l’une de ses plus belles chansons.

Cette semaine s’est cousue tel un patchwork de l’énergie de tous. Pareille à ce patchwork 100% wax réalisé, cousu de motifs qu’ils ont imaginés et dessinés par les élèves de l’option Art Plastique sous la direction de l’artsite dionysienne Chona de Pousse de Coton. En le croisant dans le bâtiment B, vous saurez qu’il rend hommage à l’Afrique et vous aurez une pensée pour tous ces voyages.

Merci…

Merci aux élèves pour l’énergie donnée, merci aux enseignants de les avoir accompagnés. Un merci tout particulier aux équipe de la Ligne 13, Rémy et Salah qui ont illuminé la scène de cette semaine Africaine. Merci aux BTS son 2 d’avoir relevé les défis et de l’avoir sonorisée. Merci à Antoine Chao de France Inter et Marie Richeux de France Culture. Merci à Soro Solo de RFI. Merci à Bruno Raffenne de la  Radio Terre de Mixe pour le coaching radio. Merci à Roxanne FRias, réalisatrice Latino-Américaine. Merci aux écrivains Karim Miské et François Bensignor. Merci à Evelyne Accad et Cheryl Toman d’avoir porté la voix des femmes. Merci à tous les artistes Chief Udoh Essiet, Hamawassa et Kandy Guira. Merci à la Mairie et aux services techniques pour le soutien matériel. Merci à la Région. Et merci surtout aux équipes du festival Villes des Musiques du Monde pour la confiance renouvelée et ces actions menées de concert une année de plus encore à Suger.

Pour terminer et en souvenir des collaborations Suger Villes des Musiques du Monde, le portrait d’Amazigh Kiteb réalisé dans le cadre du festival Villes des Musiques du Monde en 2014. Les BTS son à la technique, les élèves option CAV à la réal sous la direction de Dominique Bonnot et les élèves de l’atelier radio au micro, sous tutelle d’Antoine Chao et de Daniel Mermet.